Monday, December 18, 2006

Edge of Glass--en Francais

Here is another of my poems translated into French by Marie.

Poètes de tous les pays

unissez-vous !
Je suis sûre que vous pourriez re-créer un monde plus humain que n'importe quel politicien. Tous les poètes qui fréquentent les blogs sont pétris de bonnes intentions et de belles images.

J'ai traduit deux poèmes d'une poétesse américaine, Mary Stebbins Taitt, dont le blog, Imagik, est en lien sur le mien. J'ai été émue par les sujets que Mary se choisit. Des femmes. En l'occurrence, sa mère dans Edge of Glass/Bord de verre, dans lequel elle mêle la maman qui perd la mémoire et la maman encore enfant des photos couleur sépia dont le bord se rabougrit autant que la vieille dame. Et toutes les femmes méprisées pour leur physique, dans Morphing, que je mettrai en ligne demain.

Traduire de la poésie moderne n'est pas chose facile. J'espère que les poétesses qui visitent mon blog voudront bien rendre hommage à Mary. Quand j'écris poétesse, j'entends femmes de coeur, c'est à dire toutes les femmes qui me font l'honneur de poster des commentaires sur mes notes.

Les poètes et même ceux que cet art indiffère sont aussi les bienvenus.

Mary Stebbins a aussi un site sur lequel elle publie ses poèmes, ses peintures et ses très belles photos : http://maryspoetry.bravehost.com/page2.html


Frosty Morning, photo Mary Stebbins Taitt.

Bord de verre
Ma mère croque le bord mince du verre soufflé,
en écrase des fragments entre ses dents, et les avale.

Frais, doux et délicats. Dangereux minces sucres d’orge.
C’est une enfant couleur sépia, petite et menue, aux yeux sombres

enfoncés dans leurs orbites, reflets de visages disparus de longue date.
Elle s’écorche les genoux à pâtiner

sur les trottoirs bosselés entre chez nous et chez grand-mère.
Hier, une allumette est tombée dans la corbeille à papier.

La cuisine s’est embrasée.
Elle fait tourner un carambar dans sa bouche tout en patinant,

Le caramel et le cacao lui font la langue toute marron
Parfois, un large noeud bizarre orne son cou

ou est perché au sommet de sa tête. Elle porte des robes à pois,
à carreaux, à fleurs, dépourvues de couleurs,

A d’autres moments, la clé des patins se balance au bout d’une cordelette.
Personne ne semble remarquer qu’elle se fait

de plus en plus petite. Qu’elle se fâne. Les bords sont tous ridés.
Ce soir elle fait tourner un autre verre entre ses dents.

Ses rêves ont mis le feu à la moitié de la maison.
Il se pourrait que demain elle s’efface tout à fait.

Mary Stebbins Taitt
Pour Margaret

Edge of Glass

My mother bites the thin edge of fine blown glass,
crunches fragments in her teeth and swallows them.

Cool, smooth and delicate. Like dangerous ribbon candy.
She is a small, thin child, sepia-skinned, dark

hollow eyes with reflections of long-dead faces.
She scuffs her knees roller-skating, metal skates

on bumpy sidewalks from home to Grandmother's.
Yesterday, a match fell into the wastebasket.

The kitchen went up in flames.
She turns a Tootsie-Roll in her mouth as she skates,

chocolate honey-syrup darkens her tongue.
Sometimes, there is a large, strange bow at her throat

or perched on her head. Her dress is polka-dotted, gingham,
flowered, devoid of color,

Other times, the skate key bangs on a cord.
No one seems to notice as she grows smaller

and smaller. Fades. Wrinkles around the edges.
Tonight, she turns another glass in her teeth.

Half a house burns from her dreams.
Tomorrow, she may disappear entirely.

Mary Stebbins Taitt
for Margaret

This poem was originally published in English in The Women Artists' Datebook published by the Syracuse Cultural Workers.

Read this at the original site, and read comments.

Read about Marie's translations.

I have attempted to translate into English the first portion of Marie's remarks. The translation is incomplete and I am out of time, but I am posting it here for those of you who do not speak French and may be interested in at least part of what she said:

I am sure that you could recreate a world more human than any politician. Poets posting online have beautiful images and intentions.

I translated two poems of an American poetess, Mary Stebbins Taitt, whose artblog, Imagik, is linked on mine.

I was moved by the subjects that Mary has chosen.

  • Women. In fact, her mother in Edge of Glass/Bord of glass, which mixes the mom who loses the memory with the mom who is still a child with old sepia photographs of which the edge rabougrit as much as the old injury.
  • And for all women scorned for their body-size, I will put Morphing, on line tomorrow.

It is not easy to translate modern poetry. I hope that the poets and poétesses who visit my blog will want to pay homage to Mary as well. When I write poetess, I hear noble-hearted women, i.e. all the women who make me the honor of posting their comments on my notes. Poets and other artists are also welcome.


Mary Stebbins Taitt also has a website with poems, paintings and beautiful photographs.

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